Lola Cars : l’ombre brillante de la compétition automobile

Dans l’arène souvent dominée par les géants de la Formule 1 ou les constructeurs officiels du Mans, la marque Lola a longtemps été une force invisible mais essentielle. Basée à Huntingdon, en Angleterre, Lola a incarné, dès ses débuts dans les années 1950, l’ingénierie britannique indépendante, agile, innovante et souvent en avance sur son temps. Qu’elle conçoive des monoplaces pour les plus grandes écuries ou des prototypes audacieux pour les 24 Heures du Mans, Lola a toujours été là, en coulisses ou en pleine lumière, bâtissant sa légende avec discrétion et ténacité.


Les débuts : de la course club à l’ingénierie de pointe

Fondée en 1958 par Eric Broadley, ingénieur et passionné de compétition, Lola commence comme beaucoup de marques britanniques de l’après-guerre : dans un petit atelier, avec peu de moyens, mais une passion débordante pour la performance. Broadley construit d’abord des voitures pour la Formule Junior, catégorie de promotion à la mode. Sa première création, la Lola Mk1, est une barquette légère et bien pensée, rapidement compétitive en Angleterre comme en Europe.

Ce succès modeste mais réel pose les bases de l’identité Lola : conception simple mais rigoureuse, efficacité aérodynamique, et surtout adaptabilité à de nombreux types de courses. Ce dernier point sera la clé du succès commercial de la marque.


Lola et la Formule 1 : des incursions régulières

Bien que la Formule 1 ne soit jamais devenue le fief principal de Lola, la marque y a fait plusieurs incursions marquantes. En 1962, Broadley développe la Lola Mk4, engagée par l’écurie Reg Parnell Racing et pilotée notamment par John Surtees. Si les résultats sont mitigés, la voiture impressionne par sa propreté de conception.

Mais c’est en 1963 qu’un événement crucial survient : Ford contacte Broadley pour l’aider à construire une voiture capable de battre Ferrari au Mans. Ensemble, ils développent la Ford GT40, à partir de la structure de la Lola Mk6 GT. Bien que Ford reprenne ensuite le programme en interne, les fondations techniques de la GT40 — châssis, géométrie, architecture — portent indéniablement la signature Lola.

Dans les années 1990, Lola tentera un retour complet en F1 avec l’écurie Lola Mastercard, mais l’aventure s’arrêtera brutalement en 1997 après un fiasco technique et financier. Malgré cela, Lola a conçu de nombreux châssis pour d’autres équipes, marquant son savoir-faire même en arrière-plan.


Lola en endurance : l’autre royaume

Si la Formule 1 fut une aventure ponctuelle, l’endurance a constitué pour Lola un terrain d’expression privilégié. Dès les années 1960, la marque produit des prototypes à moteur central comme la T70, engagée en Can-Am puis aux 24 Heures du Mans. La T70, motorisée par un V8 Chevrolet, est l’une des voitures de sport les plus emblématiques de son temps, avec sa silhouette large, sa puissance brute et son efficacité redoutable sur circuits rapides.

Lola reviendra à l’endurance avec vigueur dans les années 1990 et 2000, fournissant des châssis à de nombreuses équipes privées, comme Krohn Racing, Dyson, ou RML, avec les modèles B2K, puis B05/40, B08/60, jusqu’au LMP1 B12/60. Ces prototypes seront engagés aux 24 Heures du Mans, en ALMS et en LMS, avec plusieurs victoires de catégorie et une fiabilité régulièrement saluée.

À une époque où seuls Audi, Peugeot ou Toyota pouvaient viser la victoire absolue, Lola représentait l’excellence privée, avec un excellent rapport performance-coût, et une capacité d’adaptation remarquable aux règlements changeants de l’endurance.


Lola et les monoplaces : une fabrique à champions

Un autre domaine où Lola a brillé est celui des formules de promotion. De la Formule Ford à la F3, en passant par la Formule 2, la Formule 3000 et même l’IndyCar, Lola a conçu des centaines de châssis utilisés dans le monde entier. La Lola T330 ou la T332, par exemple, ont régné en Formule 5000 dans les années 1970.

Mais c’est surtout aux États-Unis, dans les séries CART/IndyCar, que Lola devient une marque majeure. De la fin des années 1980 jusqu’au début des années 2000, Lola est l’un des deux fournisseurs principaux (avec Reynard), et ses châssis remportent des dizaines de victoires, incluant les 500 Miles d’Indianapolis.

Lola devient alors une marque mondiale, dont les voitures sont pilotées par des champions comme Nigel Mansell, Mario Andretti, Al Unser Jr, ou encore Dario Franchitti.


Déclin et renaissance

Malgré ce rayonnement, le début des années 2010 marque une période difficile. En 2012, Lola est placée en liquidation judiciaire, victime d’une conjoncture difficile, du retrait de certains clients majeurs et d’une concentration des disciplines autour de constructeurs officiels. C’est la fin d’une époque, celle des indépendants capables de rivaliser avec les géants.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là : en 2022, un projet de relance de la marque est officiellement lancé, avec la volonté de faire renaître l’esprit Lola dans des catégories modernes, notamment autour des nouvelles technologies et de la durabilité. Le nom Lola Cars reste chargé d’une aura particulière, celle d’un constructeur qui a toujours été du côté de l’intelligence mécanique, au service de la performance.


L’artisan de la compétition

Lola n’a jamais été un constructeur grand public. Elle n’a pas construit de voitures de route, elle ne visait pas les podiums médiatiques, mais elle a été, pendant plus d’un demi-siècle, le pilier technique de nombreuses disciplines, la main discrète derrière les succès d’équipes privées et de grands noms.

Dans l’histoire du sport automobile, Lola occupe une place à part. Non pas celle des marques reines, mais celle des artisans d’élite, de ceux qui rendent possible l’exploit, qui conçoivent l’outil juste, qui innovent sans bruit. À bien des égards, la compétition moderne doit beaucoup à Lola. Et peut-être, demain, grâce à sa renaissance, elle lui devra encore davantage.

Illustration digital art 80 x 120 cm – art print tableau.

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