


Pourquoi les premières Kawasaki 500 avaient-elles mauvaise réputation malgré leurs performances ?
Une moto qui a marqué son époque
À la fin des années 1960, Kawasaki frappe un grand coup sur le marché mondial de la moto avec la présentation de la 500 Mach III (H1). Lancée en 1968, cette machine équipée d’un trois-cylindres deux-temps était alors l’une des plus rapides au monde. Avec une vitesse de pointe avoisinant les 190 km/h et des accélérations décoiffantes, elle devançait nombre de ses concurrentes japonaises et européennes.
Pourtant, derrière cette image de moto révolutionnaire se cachait une réputation sulfureuse. Bien que redoutée pour ses performances pures, la 500 Kawasaki était tout autant critiquée pour son comportement imprévisible et dangereux.
Des performances hors normes
La Mach III devait incarner la vitrine technologique de Kawasaki. Son moteur de 500 cm³ deux-temps à trois cylindres en ligne délivrait environ 60 chevaux à une époque où la concurrence peinait à offrir de telles valeurs.
Grâce à ce rapport poids/puissance exceptionnel, la Kawasaki 500 devenait une véritable fusée. Son accélération sur les premiers rapports était telle qu’elle lui valut rapidement le surnom de « widowmaker » (« la veuveuse »), en référence aux pilotes imprudents qui perdaient le contrôle.
Ce caractère brutal séduisait une génération de motards en quête de sensations fortes, mais effrayait tout autant ceux qui recherchaient sécurité et stabilité.
Un châssis dépassé par la mécanique
L’un des principaux reproches adressés aux premières Kawasaki 500 concernait son châssis sous-dimensionné. Conçu selon des standards classiques de l’époque, il n’était pas capable d’encaisser la violence des accélérations et la vitesse de pointe du moteur.
Résultat : la moto souffrait de grands défauts de tenue de route. Dans les virages, elle devenait instable, obligeant le pilote à anticiper chaque mouvement et à corriger en permanence. À haute vitesse, elle pouvait même provoquer de dangereux louvoiements.
Ainsi, si la mécanique était en avance sur son temps, la partie cycle restait en retrait, créant un déséquilibre qui ternit rapidement la réputation du modèle.
Des freins insuffisants
Autre problème majeur : les freins. La Kawasaki 500 Mach III était initialement équipée de freins à tambour, peu performants pour arrêter une machine aussi puissante. Lors de freinages appuyés, ils montraient rapidement leurs limites, rallongeant les distances d’arrêt et augmentant le risque d’accident.
Dans un contexte où les routes n’étaient pas toujours adaptées aux vitesses atteintes par cette moto, ces faiblesses techniques accentuèrent la réputation de dangerosité.
Une moto exigeante et brutale
Le comportement moteur de la 500 Kawasaki renforçait aussi son image redoutable. Comme beaucoup de deux-temps de l’époque, elle avait une puissance délivrée de manière très brutale : relativement sage à bas régime, puis explosant soudainement à l’approche de la zone de puissance maximale.
Pour un pilote non averti, cette transition pouvait être déroutante, surtout sur route mouillée ou sinueuse. Cette courbe de puissance « tout ou rien » rendait la conduite sportive grisante, mais extrêmement exigeante.
Une réputation entretenue par la presse et les anecdotes
Très vite, la Kawasaki 500 devint une légende… mais pas toujours pour de bonnes raisons. La presse spécialisée soulignait à la fois ses accélérations impressionnantes et ses comportements imprévisibles. Les histoires de motards perdant le contrôle, sortant de route ou se blessant alimentaient son image de machine dangereuse.
Dans certains pays, elle devint presque un mythe urbain : la moto qui pouvait battre n’importe qui en ligne droite, mais qu’il fallait craindre dans les virages.
Une évolution nécessaire
Consciente de ces critiques, Kawasaki fit évoluer sa gamme au fil des années. La 500 Mach III fut rejointe par des modèles plus aboutis, notamment la 750 H2 Mach IV, qui connut les mêmes louanges pour ses performances mais aussi des critiques similaires. Peu à peu, la marque améliora les cadres, les suspensions et les freins de ses sportives, afin d’offrir un comportement plus équilibré.
En résumé
Les premières Kawasaki 500 ont marqué l’histoire comme des machines incroyablement performantes, capables de propulser leurs pilotes dans une nouvelle dimension de vitesse. Mais leur réputation de « moto dangereuse » s’explique par un déséquilibre flagrant entre la puissance moteur et la qualité de la partie cycle et du freinage.
Symbole d’une époque où les constructeurs cherchaient avant tout à impressionner par les chiffres de performance, la Mach III reste aujourd’hui une légende : une moto à la fois fascinante et redoutée, qui a bâti la réputation sportive – mais aussi sulfureuse – de Kawasaki.
Kawasaki 500 course
Illustration 98 x 98 cm technique mixte dessin/palette graphique
Renseignements
“À partir d’une ou de photos d’archive, auteur inconnu. Mise en couleur et transformation artistique par Philippe Lepape »
NB : Les images dont je m’inspire sont anciennes et je ne dispose pas des noms des ayants droits malgré mes efforts pour les identifier je retirerai mes images de mon site sur simple demande.
Pour tout renseignement me contacter au 06 78 16 68 53 (33 6 78 16 68 53) ou la rubrique “contact“