


Gilera : la passion italienne de la vitesse
Parmi les grandes marques italiennes qui ont façonné l’histoire du motocyclisme mondial, Gilera occupe une place à part. Symbole d’innovation, de performance et de tradition, cette entreprise née dans la première moitié du XXᵉ siècle a longtemps incarné la quintessence de la moto de course italienne. De ses débuts modestes à ses triomphes sur les circuits internationaux, Gilera a su allier l’audace technique et l’esprit sportif, inscrivant son nom dans la légende de la compétition.
Les origines : du rêve industriel à la passion de la mécanique
L’histoire de Gilera commence en 1909, lorsque Giuseppe Gilera, un jeune mécanicien passionné originaire d’Arcore, près de Milan, fonde son propre atelier de construction de motos. À l’époque, l’industrie motocycliste italienne en est encore à ses débuts, et la mobilité motorisée attire une clientèle de pionniers et de curieux.
Dès ses premières créations, Giuseppe Gilera se distingue par son sens de la mécanique et sa recherche constante de performance et de fiabilité. En 1909, il conçoit sa première moto, équipée d’un moteur monocylindre de 317 cm³. Cette machine artisanale, bien que simple, pose les bases de la philosophie Gilera : motos robustes, élégantes et rapides.
Au fil des années 1920, l’entreprise se développe rapidement. Gilera commence à produire des modèles de série destinés au grand public, tout en gardant un pied dans la compétition. Son approche mêle innovation et tradition artisanale, une combinaison qui deviendra la signature de la marque.
L’entre-deux-guerres : la montée en puissance
Dans les années 1930, Gilera devient un acteur majeur du motocyclisme européen. L’usine d’Arcore produit des modèles de plus en plus performants, et la marque s’impose sur les circuits. En 1936, Gilera rachète la société Rondine, qui avait développé une moto révolutionnaire : un quatre cylindres en ligne à compresseur, capable d’atteindre des vitesses record pour l’époque (plus de 220 km/h).
Ce moteur, à la fois innovant et complexe, devient la base technique de la future domination de Gilera en Grand Prix. Sous la direction de Piero Remor, ingénieur de génie, et du préparateur Carlo Gianini, la marque perfectionne le quatre cylindres Rondine, qui deviendra le cœur de ses machines de course d’après-guerre.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la production se tourne vers les motos militaires, notamment le modèle Gilera LTE 500, utilisé par l’armée italienne. Mais à la fin du conflit, l’entreprise revient rapidement à la compétition et au marché civil, prête à reprendre sa place dans la course à la performance.
Les années d’or : domination mondiale (1947–1957)
La période d’après-guerre marque l’apogée de Gilera. Dès 1947, la marque s’impose comme une force incontournable en Grand Prix. Grâce à ses moteurs quatre cylindres en ligne de 500 cm³, Gilera rivalise avec les meilleures équipes européennes, notamment Norton, Moto Guzzi et MV Agusta.
Le Gilera 500 4C devient une machine légendaire. Son moteur quatre cylindres à double arbre à cames en tête, refroidi par air, développe plus de 60 chevaux — une prouesse pour l’époque. Avec un châssis rigide et une grande stabilité à haute vitesse, la moto domine rapidement les circuits.
Entre 1950 et 1957, Gilera remporte six titres de champion du monde des 500 cm³, la catégorie reine de l’époque. Les pilotes qui mènent ces machines à la victoire deviennent de véritables légendes : Umberto Masetti, Geoff Duke, Libero Liberati et Bob McIntyre.
- En 1950, Umberto Masetti offre à Gilera son premier titre mondial.
- En 1951, il renouvelle son exploit, confirmant la supériorité technique de la marque.
- De 1953 à 1957, l’Anglais Geoff Duke, transfuge de Norton, remporte plusieurs championnats consécutifs avec Gilera, marquant la domination absolue des machines italiennes sur la scène mondiale.
Ces succès ne tiennent pas seulement à la puissance du moteur, mais aussi à la maîtrise aérodynamique et à la précision du pilotage qu’exigeaient les motos Gilera. À cette époque, l’équipe d’usine développe même des carénages profilés inspirés de l’aéronautique, améliorant la vitesse de pointe.
Le retrait des Grands Prix : la fin d’une ère
En 1957, un événement majeur bouleverse le monde de la moto : plusieurs constructeurs italiens — dont Gilera, Moto Guzzi et Mondial — décident de se retirer simultanément de la compétition. Les coûts de développement deviennent trop élevés, et les ventes de motos civiles stagnent.
Malgré sa domination sportive, Gilera traverse une période économique difficile. La marque se concentre alors sur la production de modèles utilitaires et de moyenne cylindrée, destinés au grand public. Le quatre cylindres mythique disparaît, et avec lui l’âge d’or de la course.
En 1969, Gilera est rachetée par le groupe Piaggio, déjà propriétaire de Vespa. Cette acquisition permet à la marque de survivre, mais elle perd une partie de son indépendance et de son prestige sportif. Néanmoins, Gilera continue de produire des motos de route performantes et fiables, notamment des 125 et 250 cm³ qui remportent un grand succès en Italie et en Europe.
Le renouveau en compétition
Dans les années 1980 et 1990, Gilera fait un retour remarqué en course, notamment dans les catégories 125 cm³ et 250 cm³ du Championnat du monde. La marque remporte plusieurs Grands Prix grâce à ses jeunes pilotes italiens, perpétuant l’esprit de compétition de ses origines.
En 1992, Gilera obtient un nouveau titre mondial avec Fausto Gresini dans la catégorie 125 cm³. Ce succès prouve que, malgré les décennies passées, la marque n’a jamais perdu son ADN de constructeur de course.
Plus récemment, Gilera s’est illustrée avec la GP 800, le premier maxi-scooter bicylindre de grande cylindrée, fruit d’une collaboration avec Piaggio. Ce modèle montre la capacité de la marque à innover tout en respectant ses racines sportives.
Un héritage technique et sportif durable
Aujourd’hui, Gilera reste une marque historique dans l’univers des deux-roues. Même si sa présence en compétition s’est réduite, son héritage demeure immense. Les ingénieurs modernes continuent de s’inspirer de ses innovations : moteurs multicylindres compacts, aérodynamique optimisée, châssis légers et puissants.
Les motos Gilera d’époque, notamment les 500 4C, sont désormais des pièces de collection très recherchées. Elles représentent un âge d’or où la passion mécanique, le courage des pilotes et la précision italienne s’unissaient pour repousser les limites de la vitesse.
En résumé
De l’atelier d’Arcore aux circuits du monde entier, Gilera a écrit quelques-unes des plus belles pages de l’histoire du motocyclisme. Par son ingéniosité technique, ses succès retentissants et son esprit de compétition, elle a contribué à façonner la légende des motos italiennes.
Si ses moteurs ne rugissent plus en Grand Prix aujourd’hui, son nom continue d’incarner un idéal : celui d’une mécanique de passion, née du talent et de la volonté d’un homme, Giuseppe Gilera, et portée par des générations de pilotes audacieux.
Gilera reste, à jamais, une icône de la vitesse et du savoir-faire italien.
Illustration 77 x 77 cm technique mixte dessin/palette graphique
Renseignements
“À partir d’une ou de photos d’archive, auteur inconnu ou Philippe Lepape. Mise en couleur et transformation artistique par Philippe Lepape »
a’inspire sont anciennes a malgré mes efforts pour les identifier je retirerai mes images de mon a.
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