



Tableau technique mixte dessin/palette graphique
Illustration numérique réalisée au format 81 x 118 cm environ, disponible en impression fine art toile, papier et autres dimensions…
Renseignements
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“À partir d’une ou de photos d’archive, auteur inconnu. Mise en couleur et transformation artistique par Philippe Lepape »
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Ferrari 275P : la reine de l’endurance
La Ferrari 275P est une légende de la compétition automobile des années 1960. Conçue spécifiquement pour les courses d’endurance, elle a marqué l’histoire de Ferrari par ses victoires éclatantes, notamment aux 24 Heures du Mans. Avec son moteur V12 central, son châssis léger, une carrosserie sculptée pour la performance et pilotée par des légendes du volant, la 275P est une des représentantes les plus emblématiques de la domination Ferrari en endurance durant cette décennie.
Genèse et contexte
La 275P apparaît en 1963, dans un contexte de forte rivalité entre Ferrari, Porsche, Ford et Aston Martin sur les circuits d’endurance. Ferrari domine alors le championnat du monde des voitures de sport, et la 275P est conçue pour succéder à la 250P, première Ferrari à moteur central arrière. L’objectif est clair : améliorer puissance, tenue de route et fiabilité pour viser la victoire dans les épreuves mythiques du calendrier.
Moteur : le cœur V12 Ferrari
Au centre de la 275P, on trouve un chef-d’œuvre mécanique : le V12 atmosphérique à 60°, conçu par Gioachino Colombo. Dérivé du bloc de la 250P mais réalésé, ce moteur de 3,3 litres (3 286 cm³) produit environ 320 chevaux à 7 500 tr/min. Il est alimenté par six carburateurs Weber double corps et accouplé à une boîte manuelle à 5 rapports.
Le moteur est monté en position centrale arrière, une configuration alors encore récente pour Ferrari, qui améliore considérablement la répartition des masses et donc la maniabilité à haute vitesse. Cette architecture permet aussi un meilleur refroidissement et une aérodynamique plus soignée.
Ce V12 se distingue par sa souplesse, son allonge et surtout sa fiabilité — essentielle pour les courses de 12 ou 24 heures. Il permet à la 275P d’atteindre une vitesse de pointe d’environ 280 km/h, ce qui en faisait une des voitures les plus rapides de sa catégorie.
Châssis et carrosserie : beauté fonctionnelle
Le châssis de la 275P est une structure tubulaire en acier, légère mais rigide. Il reprend les principes de la 250P, avec quelques modifications pour s’adapter au moteur plus gros. La carrosserie en aluminium est signée Carrozzeria Scaglietti, fidèle partenaire de Ferrari. Elle est fine, élancée, conçue pour optimiser le flux d’air et la stabilité à haute vitesse.
La ligne est basse, fluide, avec une grande prise d’air à l’avant, des phares carénés et un cockpit ouvert avec pare-brise enveloppant. À l’arrière, les flancs s’élargissent pour couvrir les roues motrices, et l’échappement ressort en doubles sorties latérales typiques des prototypes Ferrari de cette époque.
Le design de la 275P est à la fois agressif et élégant, combinant efficacité aérodynamique et esthétique italienne raffinée. Chaque courbe est pensée pour la performance, mais sans jamais renier le style.
Pilotes : l’élite au volant
La 275P a été confiée à certains des plus grands pilotes de l’histoire, tous issus du cercle restreint de la Scuderia Ferrari. Parmi eux :
- Lorenzo Bandini, pilote italien talentueux, brillant dans les courses longues et exigeantes.
- Jean Guichet, gentleman driver français très expérimenté et fiable.
- Mike Parkes, ingénieur-pilote britannique connu pour ses qualités techniques et son élégance au volant.
- Umberto Maglioli, vétéran des Mille Miglia et des Targa Florio.
Ces hommes formaient des duos ou trios complémentaires, mêlant vitesse pure et endurance mentale. Ils ont su exploiter tout le potentiel de la 275P dans les conditions les plus difficiles.
Victoire historique au Mans et ailleurs
La 275P entre dans l’histoire le 21 juin 1964, en remportant les 24 Heures du Mans. L’équipage Guichet / Vaccarella domine la course face à la concurrence de Ford et Porsche, parcourant 4 695 kilomètres à une vitesse moyenne de 196 km/h. C’est la cinquième victoire consécutive de Ferrari au Mans, et un triomphe pour la 275P, qui montre une fiabilité impressionnante, une consommation maîtrisée et une tenue de route exceptionnelle.
La même année, la voiture remporte aussi les 12 Heures de Reims, et brille dans des épreuves comme Sebring ou la Targa Florio, souvent modifiée en fonction du circuit (aéro, rapports, suspensions).
La 275P participe également au Championnat du Monde des Voitures de Sport, contribuant à l’obtention du titre constructeur pour Ferrari en 1964.
Un héritage immortel
La Ferrari 275P n’a été produite qu’à deux ou trois exemplaires officiels, ce qui en fait aujourd’hui un véhicule rarissime. Elle a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la compétition automobile, à la fois par son palmarès et par l’élégance de son concept.
C’est aussi une machine de transition : entre les Ferrari “classiques” à moteur avant, et les prototypes plus modernes comme la 330P et la 512S. La 275P incarne cette époque de raffinement mécanique, où performance, style et passion allaient de pair.
Aujourd’hui, les exemplaires survivants valent plusieurs dizaines de millions d’euros. Lorsqu’elle réapparaît dans les grands rassemblements historiques comme le Le Mans Classic, elle suscite à chaque fois l’admiration.
En résumé
La Ferrari 275P est bien plus qu’une voiture de course : c’est une œuvre d’art mécanique, une vitrine du savoir-faire de Ferrari en matière de châssis, moteur et design. Elle représente une époque d’or, où l’endurance était un défi héroïque, et où les voitures incarnaient la passion pure de la vitesse et de l’élégance.