



“Alpine Renault A310 en rallye le soir – art print tableau”
Alpine Renault A310 : Le pari de la maturité sportive
L’Alpine A310, produite entre 1971 et 1984, marque une transition stratégique pour Alpine, la petite marque française fondée par Jean Rédélé. Après le succès légendaire de l’Alpine A110 – victorieuse du premier championnat du monde des rallyes en 1973 – l’A310 devait incarner l’avenir de la marque, en élargissant son offre vers une sportive plus polyvalente, confortable, et tournée vers la GT (grand tourisme). L’A310 représente donc une tentative ambitieuse de combiner performances sportives et usage quotidien, dans une période charnière pour Alpine et Renault.
Contexte : après le triomphe de l’A110
Dans les années 1960, l’Alpine A110 est une icône : légère, agile, dotée de moteurs Renault et d’une structure en fibre de verre, elle remporte de nombreuses courses, notamment en rallye. Son apogée arrive en 1973, lorsque l’équipe Alpine-Renault remporte le premier Championnat du Monde des Rallyes.
Mais l’A110 commence à vieillir techniquement : sa conception est basée sur des éléments de Renault Dauphine et R8, et elle devient étroite face à la concurrence. Pour continuer à progresser et s’attaquer aux Porsche 911, Alpine prépare un modèle plus large, plus puissant, plus moderne : ce sera l’A310.
Naissance de l’A310 (1971) : une sportive futuriste
L’Alpine A310 est présentée au Salon de Genève en 1971. Son design, signé Marcel Hubert, tranche avec celui de l’A110 : lignes tendues, profil très bas, carrosserie anguleuse, et un avant remarquable avec six phares (sur les premiers modèles). Elle reprend la recette Alpine : coque en polyester, châssis poutre, et moteur arrière.
Mais à ses débuts, l’A310 déçoit une partie du public. Elle est d’abord lancée avec un moteur 4 cylindres 1.6L de 125 ch (issu de la R16 TS) qui, bien qu’efficace, semble un peu léger pour le gabarit plus important de la voiture (plus lourde que l’A110). Cela impacte ses performances, surtout face à la concurrence allemande. Néanmoins, son comportement reste agile et son look séduit.
L’A310 V6 (1976) : le vrai départ
La grande évolution arrive en 1976, avec le lancement de l’A310 V6. Cette version embarque un moteur V6 PRV (Peugeot-Renault-Volvo) de 2,7 L développant 150 ch, déjà utilisé sur la Peugeot 604 et la Renault 30. Ce moteur permet enfin à l’A310 de rivaliser avec la Porsche 911.
Pour l’accompagner, Alpine revoit le châssis, renforce la structure et élargit les voies. Le design évolue aussi : les ailes sont élargies, les jantes deviennent plus larges, les pare-chocs intègrent mieux les boucliers, et l’esthétique se muscle sans perdre son élégance. La V6 adopte une boîte 5 vitesses et se dote d’un train arrière plus efficace.
Le comportement routier progresse énormément : plus stable à haute vitesse, plus confortable, mais toujours joueur en conduite sportive, bien que parfois délicate à maîtriser à la limite en raison de la répartition des masses sur l’arrière.
Production et versions spéciales
La carrière de l’A310 V6 se poursuit jusqu’en 1984, avec plusieurs évolutions techniques et esthétiques. Parmi les versions notables :
- A310 Pack GT (1981) : version plus sportive avec un kit carrosserie élargi, des jantes 15 pouces, une ligne plus agressive et une meilleure tenue de route.
- A310 V6 Groupe 4 : version de compétition allégée et préparée, avec plus de 200 ch selon les versions. Elle remporte quelques succès en rallye, notamment en France.
- A310 Calberson : éditions limitées rendant hommage aux couleurs des voitures de course Alpine.
En tout, environ 11 600 exemplaires de l’A310 seront produits, dont près de 9 000 en version V6.
En compétition : une carrière discrète mais vaillante
L’A310 n’a jamais retrouvé la gloire de l’A110 en rallye mondial. Plus lourde et moins maniable, elle souffre aussi de la montée en puissance des voitures à 4 roues motrices comme les Audi Quattro dès 1981. En revanche, elle brille dans les championnats nationaux, notamment en France, avec des pilotes comme Guy Fréquelin et Jean Ragnotti, dans des versions groupe 4 très affûtées.
Elle a aussi été engagée en circuit, notamment dans le championnat de France de voitures de tourisme, parfois avec des versions suralimentées dépassant les 250 ch.
Fin de carrière et héritage
En 1984, la production de l’A310 s’arrête pour laisser place à l’Alpine GTA, plus moderne, aérodynamique et performante. L’A310 a accompli sa mission : faire passer Alpine du statut d’artisan à celui de constructeur GT à part entière, avec le soutien de Renault, devenu propriétaire d’Alpine dès 1973.
Aujourd’hui, l’A310 est une voiture de collection recherchée, en particulier les versions V6. Son style audacieux, ses performances honnêtes et son caractère typiquement français en font une alternative originale aux sportives allemandes ou italiennes de son époque.
Conclusion
L’Alpine A310 est une voiture de transition : elle marque le passage d’une ère artisanale et radicale (l’A110) à une ambition plus large, tournée vers le grand tourisme et la production en série. Si elle n’a pas connu le même palmarès en compétition, elle incarne une époque riche d’innovations, où Alpine et Renault cherchaient à s’imposer sur tous les fronts. Aujourd’hui encore, sa ligne futuriste, son moteur PRV V6 et son héritage en font une figure unique du paysage automobile français.
Illustration originale – Technique mixte sur palette graphique, 98 x 98 cm – Impression tous formats, tous supports et Digigraphie
Philippe Lepape
Renseignements
“À partir d’une ou de photos d’archive, auteur inconnu. Mise en couleur et transformation artistique par Philippe Lepape » NB : Les images dont je m’inspire sont anciennes et je ne dispose pas des noms des ayants droits je retirerai mes images de mon site sur simple demande.
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